La Maurienne et ses cols de légende : Glandon, Croix de Fer...
Lors de la présentation du tour de France 2015 au printemps j'avais été attiré par les superbes images de la petite nouveauté du Tour : les lacets de Montvernier. J'avais tout de suite flashé et j'avais pris la décision d'aller me frotter à cette belle montée et ses 18 lacets durant 3.5 km à 8.2 % de moyenne, en plus au menu j'allais rajouter un bout de Madeleine, le Glandon et les derniers kilos de la Croix de Fer ! Je n'ai pas pu faire ce circuit en été mais la semaine dernière ça m'a pris comme ça et vu que le WE était annoncé beau je me suis décidé à partir à St Jean de Maurienne, base de mon "expédition".
Je décolle un peu après 9h00 de St Jean de Maurienne après un petit déjeuner à l'hôtel où j'ai discuté avec le sympathique patron de l'établissement, il m'a appris que le CV après le col de Chaussy est difficilement praticable pour rejoindre le final du col de la Madeleine, du coup je me demande si je vais le tenter ? Pour l'instant je file sur Hermillon où il ne faut pas se tromper en ne prenant pas la direction du col de Chaussy mais filer tout droit vers Pontamafrey-Montpascal qui est le pied de la montée des lacets de Montvernier. D'en bas on les distingue bien ils sont encaissés dans un creux de la falaise et ils tiennent sur une centaine de mètres à peine, durant un bon moment. Par contre une fois à l’intérieur je suis un peu déçu car on n'a pas le rendu visuel que j'avais tant admiré à la téloche ! Normal j'ai pas un drone qui me survole moi... Une fois à Montvernier on attaque, sans répit, l'ascension du col de Chaussy, le village et tous ses hameaux qui suivent sont décorés aux couleurs du TdF, c'est vraiment sympa, on sent que les montagnards de la Maurienne aiment le vélo.
Le col de Chaussy est très peu fréquenté, il propose un passage le plus souvent dans les bois jusqu'en son milieu, avec un passage à flan de falaise, fabuleux au-dessus de la vallée et qui fait face aux Aiguilles d'Arves. Puis on traverse un village haut perché : Montpascal où je fais une pause fontaine tout en dégustant un gâteau à la banane bien compact... Les derniers km se font dans les Alpages avec côté sud les moutons et sur l'autre face place aux belles vaches laitières. La descente est difficile et un peu fraîche au milieu des grands Mélèzes avec le passage de plusieurs guets. Je vais revenir dans la vallée et prendre par la Chambre puis St Etienne de Cuines pour débuter la rude montée du Glandon.
La montée du Glandon se décompose en 2 parties toutes deux difficiles et juste entrecoupées en leur milieu par 2 km de plat qui permettent de plus ou moins récupérer avant d'attaquer les pourcentages les plus durs. C'est surtout sur la dernière partie que l'on mesure toute la difficulté de ce col de légende classé "hors catégorie" au tour de France. Et je dois dire que malgré la beauté du site je n'en ai pas moins "chié" désolé de l'expression mais là j'ai vraiment souffert. Presque 10,5 % de moyenne sur les 3 derniers pitons et un altimètre qui n'affiche rien en dessous 11 % mini sur l'avant dernier et le dernier kilo et ce jusqu'à l'ultime mètre ! Petite pause au panneau car mon dos a bien morflé, trop de braquet (pourtant j'ai une cassette en 28) et du coup j'ai excessivement forcé des reins. Il me reste maintenant à gravir 2.5 km qui me séparent du sommet d'un autre col de légende : la Croix de Fer à plus de 2000 mètres, à son tour maintenant...
Maintenant pour atteindre le col suivant, la croix de Fer, il me reste une presque formalité de 2.5 km et 60 m de D+, la déclivité ne dépasse pas 7 % et comparée aux 11 % du Glandon on croirait presque être du plat. En haut c'est l'émerveillement avec une place aux premières loges pour admirer les Aiguilles d'Arves, juste sublime ! En plus un chalet offre un point de ravito idéal pour recharger les accus, je m'installe en terrasse et commande un sandwich jambon/fromage arrosé d'une bière. Après 1/2 heure de pause au soleil il ne me reste plus qu'à me laisser glisser jusqu'à St Jean de Mauriène, enfin la patronne me met en garde car la descente est barrée par deux petites remontées...
Et voilà un triptyque magnifique qui m'a offert des montées de légende et un panorama Alpin des plus beaux, je n'avais fait aucun de ces cols et en plus j'ai gravi un sommet dépassant les 2000 mètres. La météo a été au rendez-vous ce qui m'a permis de faire un parcours dans les meilleures conditions, j'ai pu admirer les hauts sommets qui eux avaient déjà reçu leur première neige.